* 5 plateformes électriques communes, et non plus 4
* 35 véhicules électriques d'ici 2030 sur ces architectures
* L'alliance ne veut pas jouer en seconde division-De Meo
* La R5 électrique aura une cousine Nissan, Mitsubishi deux
nouveaux modèles sur base Renault
(Actualisé avec téléconférence, précisions)
par Gilles Guillaume et Tim Kelly
PARIS/TOKYO, 27 janvier (Reuters) - Renault,
Nissan et Mitsubishi ont dévoilé jeudi leur
contre-attaque à des nouveaux géants de l'électrique comme Tesla
en présentant un plan d'investissement commun de 23
milliard d'euros dans l'électrification de leurs véhicules sur
les cinq prochaines années.
Cette stratégie doit permettre de produire un total de 35
modèles non thermiques d'ici 2030 sur des plates-formes
partagées, dont le nombre est porté de quatre à cinq, permettant
de proposer "l'offre la plus large du marché", ont annoncé les
trois partenaires de l'alliance franco-japonaise lors d'un
évènement commun.
"Nous ne sommes pas une équipe de seconde division quand
nous jouons collectif", a dit le directeur général de Renault,
Luca de Meo, au cours d'une téléconférence de presse.
"L'alliance tiendra son rang parmi les leaders automobiles
mondiaux", a ajouté le président de Renault et de l'alliance,
Jean-Dominique Senard.
Précurseurs de l'électrique la décennie précédente, Renault
et Nissan ont vu leur leadership sérieusement écorné par les
ambitions de Tesla et de Volkswagen.
Ebranlés en 2018 par la chute de Carlos Ghosn, qui a longtemps
incarné l'alliance, les deux groupes ont également été
confrontés par la suite à d'importantes difficultés financières.
L'investissement présenté jeudi par l'alliance, qui regroupe
des annonces déjà faites l'an dernier par les différents
partenaires, constitue ainsi un effort conséquent mais reste de
petite taille si on le compare aux 70 milliards de dollars que
Toyota consacrera à l'électrification de sa flotte ou
au plan quinquennal de 52 milliards dévoilés par Volkswagen en
décembre.
Clotilde Delbos, directrice financière de Renault, a répondu
toutefois qu'à ses yeux, ce montant était clairement suffisant.
"Nous avons dix ans d'expérience, même davantage, dans l'EV,
nous ne partons pas de zéro (...) donc nous avons une manière
très intelligente de dépenser l'argent et de partager le
meilleur de chaque partenaire", a-t-elle dit.
GAGNER EN SYNERGIES
En Europe, le partage entre les partenaires se concrétisera
notamment par l'arrivée d'un tout nouveau véhicule électrique
Nissan qui remplacera la Micra et sera produit par Renault dans
le Nord de la France, sur la base de la future R5 électrique.
Mitsubishi lancera lui aussi sur base Renault l'an prochain
deux véhicules sur le marché européen, dont le nouveau SUV ASX.
Répondant aux critiques sur le manque de foisonnement de
modèles communs pour gagner en synergies, Renault Nissan
Mitsubishi a également annoncé que d'ici 2030, plus de 15
modèles seront basés sur la plate-forme CMF-EV (Mégane
électrique, Nissan Ariya), avec jusqu'à 1,5 million de voitures
produites par an sur cette architecture.
Pour alimenter la forte croissance de ses modèles zéro
émission, l'alliance a également annoncé renforcer sa stratégie
commune en matière de batteries pour atteindre une capacité de
production mondiale de 220 GWh en 2030.
Reuters a rapporté dimanche que les trois partenaires de
l'alliance automobile franco-japonaise prévoyaient de tripler
leurs investissements dans l'électrique et d'allouer plus de 20
milliards d'euros (23 milliards de dollars) au développement de
véhicules non thermiques au cours des cinq prochaines années.
(Gilles Guillaume et Timothy Kelly, édité par Nicolas Delame et
Blandine Hénault)