(Actualisé avec réaction de Nissan)
par Norihiko Shirouzu
23 janvier (Reuters) - Renault SA, Nissan Motor Co
et Mitsubishi Motors Corp prévoient de tripler
leurs investissements pour développer conjointement des
véhicules électriques (VE), ont déclaré à Reuters deux personnes
au fait du projet.
Alors que les constructeurs automobiles historiques font
face à la pression de nouveaux concurrents et à une évolution
attendue de la demande vers les véhicules électriques,
l'alliance franco-japonaise cherche à approfondir sa
coopération.
Les trois acteurs devraient annoncer jeudi un plan
d'investissement de plus de 20 milliards d'euros (23 milliards
de dollars) dans le développement de véhicules électriques au
cours des cinq prochaines années, ont indiqué les sources.
D'ici 2030, l'alliance devrait proposer plus de 30 nouveaux
véhicules électriques à batterie reposant sur cinq plates-formes
communes.
Cette ambition s'ajoute aux 10 milliards d'euros que les
partenaires a déjà dépensés en matière d'électrification de leur
offre, ont précisé les deux sources au fait du plan.
Les porte-parole de Renault et Mitsubishi n'ont pas répondu
dans l'immédiat à des demandes de commentaires.
Un porte-parole de Nissan a refusé, a-t-il dit, de
"commenter des spéculations".
Le plan "Alliance to 2030" vise à mettre en oeuvre "une
coopération intensifiée" entre les constructeurs automobiles
avec une "vision partagée sur l'électrification et la mobilité
connectée", a déclaré une source.
Les cinq plates-formes communes devraient couvrir 90% des
véhicules électriques que les entreprises prévoient de
développer et lancer d'ici 2030.
L'alliance des trois entreprises a déjà développé et
partiellement déployé quatre plates-formes communes de véhicules
électriques.
L'une sert de base aux modèles tels que le prochain Ariya de
Nissan et le Mégane EV de Renault, une autre produisant les
modèles plus basiques et moins chers de Nissan et de son
partenaire du marché chinois Dongfeng, ainsi que la marque Dacia
de Renault.
Les deux autres plates-formes construisent des modèles
compacts, appelées "kei cars" au Japon, et des véhicules
utilitaires légers.
UNE CINQUIÈME PLATE-FORME COMMUNE PRÉVUE D'ICI 2025
D'ici le milieu de la décennie, l'alliance vise à déployer
une cinquième plate-forme commune pour les véhicules électriques
compacts conçus par Renault, ont indiqué les sources.
Nissan a déjà décidé d'utiliser cette plate-forme, appelée
CMFB-EV, ainsi que d'autres composants standardisés, pour
électrifier la voiture compacte Nissan Micra, tandis que Renault
devrait proposer une voiture électrique similaire basée sur la
même plate-forme, ont indiqué les sources.
Les constructeurs automobiles espèrent rendre les véhicules
électriques compacts aussi abordables que les véhicules à
essence de taille similaire, ont indiqué les sources.
Ils devraient utiliser des batteries et d'autres composants
clés en commun. L'alliance prévoit d'investir conjointement pour
produire en France, en Grande-Bretagne, en Chine et au Japon un
total de 220 gigawattheures de capacité de batterie d'ici 2030
dans le cadre du plan, ont indiqué les sources.
En standardisant et en partageant les batteries, l'alliance
espère réduire de moitié les coûts de fabrication des ces
pièces.
Les partenaires devraient également partager la technologie
des batteries lithium-ion à l'état solide que Nissan a
développée, ont précisé les sources.
Les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi
envisageaient d'annoncer le plan 2030 à l'automne dernier lors
d'un événement au Japon, mais sa présentation a été reportée à
cette semaine en raison d'une résurgence du COVID-19 dans le
pays, ont indiqué les sources.
(Version française Benjamin Mallet et Claude Chendjou)