Les utilisateurs qui contribuent au système seront alors rémunérés pour leur contribution et leur participation afin de valider les opérations sur la blockchain. Une opération pourrait être, par exemple, de publier un post sur un réseau social, une requête sur un moteur de recherche ou encore envoyer un email à votre collègue préféré et tout ça de manière algorithmique via une blockchain. Ne vous inquiétez pas, nos bestioles informatiques sont là pour faire ces calculs à notre place.
Je suis bien conscient que le Web 3.0 peut s’apparenter à du vaudou, une utopie numérique lointaine de l’idée de la réinvention de l’ensemble d’Internet. Mais comme pour beaucoup de disruptions technologiques, les premiers pas de ces innovations sont souvent associés à des projets obscurs tels que le financement du terrorisme ou le blanchiment d’argent et donc peu médiatisé sur les ondes radios ou les chaines télévisés, ou si elles le sont, c’est rarement à leur avantage. Le Web 1.0 n’a pas échappé à ces critiques dans les années 90 et les cryptomonnaies ont, elles, démocratisé la technologie qui soutient le Web 3.0, à savoir la blockchain. Bien que les cryptomonnaies sont largement critiquées, attaquées de toute part par des feux croisés de banques centrales et par un certain nombre de médias, la blockchain semble, elle, faire quasiment l’unanimité quant à la technologie apportée, générant beaucoup d’argent frais pour les acteurs privés la déployant dans leur business model.
Il faut dire que l’architecture du Web3, et implicitement la blockchain, s’intègre parfaitement dans les préoccupations éthiques des consommateurs, à savoir : se réapproprier la confiance de la sécurisation des données personnelles, le respect de la vie privée et la transparence des informations. En utilisant le réseau d’une blockchain, constitué de nœuds (par déformation, des ordinateurs connectés) décentralisés capables de valider les transactions sécurisées par cryptographie, nous pouvons nous passer des entités centralisées. Par extension nous pouvons considérer l’exemple suivant :
Message de Romain à Roxane sur une application de messagerie décentralisée sur une blockchain : “Salut, comment ça va ?” => message crypté sur la blockchain :
(adresse publique, Romain)
26f5e963125dioe9989b7884569277eb8e731rrczota9e68f79f8ca43c570b94b
(message crypté : “Salut, comment ça va ?”)
9172e6rtc99f144f72eca9a569412580azopt2cfd174567f07e657569493bc44
(adresse publique, Roxane)
6PMnRF6NbRnIp7KkqBGorSyLGM16NVW2LA87456azddrf269fdaze1489poiurt32d
Nous comprenons qu' à la fois, nous sommes en capacité de conserver notre identité privée et qu’en plus, nos interactions sont pseudonymisées et non pas anonymes, permettant ainsi la traçabilité, et d’éviter la récupération et la commercialisation des données à outrance comme c’est le cas à l’heure actuelle.
Nous dédierons un article spécifique explicatif du processus de création de l’adresse publique, qui implique différentes fonctions, comme la génération de clé privée et de clé publique. Mais il faut retenir qu’il est possible de retracer les agissements de chaque adresse publique, mais sans en connaître le contenu, depuis la création de la blockchain. Ici, il s’agit de montrer le côté pseudonymisé des individus sur une blockchain, et non anonymisée comme certains détracteurs le laissent sous-entendre. Bien que certaines blockchains sont anonymisées, ce n’est pas le cas de Bitcoin par exemple. D’ailleurs il est possible de retracer les montants échangés entre chaque adresse publique sur Bitcoin depuis sa création, ce qui prouve son degré de transparence. Nous pouvons savoir combien de bitcoins ont été échangés entre l’adresse A et l’adresse B ces dix dernières années par exemple. Si en plus, vous avez confié votre compte à des géants du type Binance ou Coinbase, les services de Police peuvent découvrir immédiatement l’identité derrière ces adresses en contactant ces plateformes. Revenons-en à notre Web3.
Si cette nouvelle technologie permet de pseudonymiser notre identité et de crypter nos interactions tout en permettant la traçabilité et la transparence sans organe centrale de contrôle, alors nous comprenons que les géants de la tech ont du souci à se faire. L’internet actuel est un marché oligopolistique de la commercialisation des identités et des données sociales des utilisateurs, mais il est fort à parier que les règles du jeu vont changer, bien qu’il soit très improbable que les entités géantes et centralisées cèdent aussi facilement le contrôle de ces données génératrices de profits monstrueux. Les puristes de la blockchain visent une éradication pure et simple de ces acteurs, mais avec une vision moins radicale, nous pouvons penser que l’oligopole du web 2.0 intégrera des services du web 3.0 pour rester pertinents.
Entre pourfendeur et fanatique de la cryptoshpère, la question de la décentralisation et de la désintermédiation fait largement débat. Les initiateurs de la mise en lumière de la blockchain à l’image du mystérieux Satoshi Nakamoto, ont probablement fait émerger une technologie disruptive de l’internet de nos jours. Redonner le pouvoir aux utilisateurs ne sera pas une mince affaire, mais la promesse est belle.
Cet épisode 1 du Web 3.0 est finalement une longue introduction du cataclysme technologique qui se prépare en coulisse, pour l’épisode 2, je vous concocte une série de cas concret dans l’univers des NFT, et loin de moi l’idée de vous convaincre d'acheter un Cyberpunk ou autre monstruosité numérique pouvant atteindre des sommes stratosphériques. Nous mettrons sur la table les initiatives actuelles ayant l’ambition de vous redonner le contrôle de vos données, et encore mieux, de pouvoir monétiser vos créations et expériences digitales. Convaincu de vous avoir fait saliver, je m’empresse de rédiger l’épisode 2 afin de le publier dans les colonnes de Zonebourse. A la question : Le Web 3.0 est-il à l'assaut des GAFAM ? La réponse est définitivement oui. Petit spoil, la prochaine question est : dans quelle mesure ? Rendez-vous au prochain épisode.
Episode suivant : Episode 2 : Le Web 3.0 à un clic de protéger nos données personnelles